Brazzaville, retour à Casablanca

Comment croire que le succès retentissant de Casablanca à sa sortie en 1942 aurait pu satisfaire l’appétit vorace de son producteur, Jack Warner ? Le mogul s’empresse de reproduire la recette de son film, un savoureux cocktail d’exotisme, de glamour et de patriotisme sous les cocotiers. Une équipe de scénaristes est très rapidement mise sur le coup avec un seul mot d’ordre : réconcilier les cœurs brisés, pas encore remis des adieux déchirants entre Rick (Humphrey Bogart) et Ilsa (Ingrid Bergman). Il n’y avait alors qu’une destination possible après Casablanca. Ce nouvel Eldorado s’appelait Brazzaville…

Voici l’histoire d’une suite jamais réalisée, fantaisiste et irréalisable qui nous emmène de Tanger à New York en passant par Le Havre et Hollywood où l’on caresse le doux rêve d’un retour à Casablanca depuis bientôt 80 ans. Successivement promis à Raoul Walsh, Howard Hawks, Erich Von Stoheim, puis François Truffaut, le projet finit au tournant des années 90 entre les mains d’une héritière de la lignée des « Brothers », Cass Warner,  petite-fille de Jack, et désormais à la tête de la Warner Sisters Company. On se consolera en attendant avec les Looney Tunes et leur Carrotblanca, peut-être le plus bel hommage au film à ce jour.

« Nous aurons toujours Paris… »