Chute Libre : Joel Schumacher en zone grise

par

Dans l’éclectique et inégale filmographie de Joel Schumacher, réalisateur de films sympathiques, passant sans complexe du thriller au nanar, comme à la comédie musicale, Chute Libre (1993) fait un peu figure d’ovni. Ce film percutant et pourtant assez méconnu se fait reflet sans fard de son époque, et des émeutes raciales durant lesquelles il fut tourné. Tout comme Taxi Driver (M. Scorsese, 1976) avant lui, et depuis Fight Club (D. Fincher, 1999) ou Joker (T. Phillips, 2019), le film adopte le point de vue de l’agresseur, posant la question des limites morales du spectateur : jusqu’où peut-on décemment excuser les actions du protagoniste ? Interprété par un Michael Douglas glaçant dont le personnage cristallise un dysfonctionnement sociétal malheureusement toujours d’actualité, Chute Libre marquera plus d’une génération, et gagne sans nul doute à être revu.

Chute Libre, c’est l’histoire d’un homme apparemment ordinaire, longtemps anonyme (Michael Douglas) surnommé D-FENS à cause de sa plaque d’immatriculation, William Foster à la ville, qui craque soudainement dans embouteillage sur la rocade de Los Angeles, et abandonne sa voiture pour marcher jusqu’à chez lui afin de ne pas rater l’anniversaire de sa fille. Doté d’une conscience aigüe des rouages du système sociétal, il va en chemin s’y opposer de manière de plus en plus violente, sans bonheur ni apaisement. Pour tenter d’enrayer sa piste meurtrière, le sergent Prendergast (Robert Duvall), à quelques heures de la retraite, se lance à la poursuite de ce personnage insaisissable, découvrant au fur et à mesure son profil instable et violent.

Écrit par Ebbe Roe Smith, Chute Libre aurait pu ne jamais voir le jour, puisque le script est refusé par tous les studios hollywoodiens auxquels on le soumet – à tel point que le producteur Arnold Kopelson considère la possibilité de le vendre directement à une chaîne du câble. Michael Douglas, ami de Joel Schumacher à qui le réalisateur a fait parvenir le scénario dans l’espoir de le convaincre d’accepter le rôle principal, déclare pourtant qu’il s’agit de l’un des meilleurs scripts qu’il ait jamais lus, et qu’il acceptera de retarder ses vacances bien méritées pour le tourner, avec un salaire revu à la baisse pour en faciliter la production.

Le tournage est lancé ! Joel Schumacher choisi de faire de l’ouverture du film, une séquence au ralenti dans les bouchons de Los Angeles rythmée par les bruitages et les inserts, un hommage à celle de 8 ½ (1963) de Federico Fellini. Seulement, à la différence du héros fellinien qui finit par s’envoler, D-FENS quitte, furieux, l’habitacle de sa voiture, pour poursuivre sa route à pied à travers le trafic. Une séquence de toute évidence bien plus réaliste que celle du cinéaste italien.

Il faut dire que le scénario de Roe Smith aborde sans ambages la question bien concrète des inégalités économiques et raciales, et si l’on y vole, c’est pour survivre. De plus il ne peut exister de chute libre sans pesanteur, le poids de la sombre réalité de l’époque s’invitant dans le film, à l’insu du réalisateur, par un étonnant concours de (terribles) circonstances. En effet, le tournage de Chute Libre se fait à Lynwood, en Californie, à quelques kilomètres de l’endroit où débutent les émeutes de Los Angeles, le 29 avril 1992, trois heures après l’issue d’un procès qui a vu acquittés quatre policiers accusés d’avoir tabassé un jeune homme du nom de Rodney King – et pourtant filmés en pleine action-.

Ce contexte de tournage particulier, dans une ville en proie à des tensions raciales d’une violence sans pareille, confère au film une dimension supplémentaire, celle d’une réalité qui imprègne la pellicule transcendant tout effet cinématographique et un scénario déjà fort critique. Pour mieux comprendre et la saisir, il nous faut revenir un instant sur l’événement dramatique qui souleva la colère d’une partie des habitants de Los Angeles…

Warner Bros.
Warner Bros.
Warner Bros.

UNE JUSTICE EN CHUTE LIBRE

En mars 1991, soit un an avant le tournage de Chute Libre, Rodney King, un Afro-américain en libération conditionnelle pour vol, mène quatre policiers – trois d’entre eux sont blancs – voulant l’arrêter pour excès de vitesse, dans une course-poursuite effrénée à travers Los Angeles. Lorsqu’ils finissent par l’intercepter, les agents le forcent à quitter son véhicule, et le rouent de coups de matraque pendant plus d’un quart d’heure. Sur la vidéo explicite filmée par un passant et diffusée sur les écrans du monde entier, on aperçoit plus d’une douzaine de policiers regardant et commentant sans réagir le passage à tabac. Rodney King survit, mais avec des fractures du crâne, des os et des dents brisées, ainsi que des dommages cérébraux irréversibles. Malgré l’injustice flagrante, après un court passage à l’hôpital, il est emprisonné quatre jours, puis relâché, le procureur estimant qu’aucune charge ne peut être retenue contre lui.

Il faut pourtant attendre deux ans, pour qu’en 1993 deux des quatre policiers, Stacey Koon et Laurence Powell, soient reconnus coupables d’avoir violé les droits civiques de Rodney King. Les deux autres agents, Timothy Wind et Theodore Briseno, sont simplement licenciés de la police. Quant à Rodney King, il a finalement droit à un dédommagement à hauteur de 3.8 millions d’euros. Militant contre la brutalité policière et l’inégalité raciale, il investit son argent dans la création d’un label musical qui emploie des travailleurs issus des minorités. Malheureusement, l’entreprise est un échec. Souffrant d’alcoolisme, King est retrouvé mort au fond de sa piscine en 2012 à l’âge de 47 ans.

Ce même mois de mars 1991 où retentit l’affaire Rodney King, un second événement quasi similaire – rappelant étonnamment le scénario de Chute Libre – contribue à la montée des tensions : la gérante d’une épicerie d’origine coréenne située dans le sud de Los Angeles tue par balle Latasha Harlins, une jeune fille noire de 15 ans, l’accusant de lui voler du jus d’orange. Bien que l’on trouve dans les poings de la jeune fille assassinée l’argent destiné à l’achat de la boisson, la gérante n’est condamnée qu’à cinq ans de prison avec sursis, une amende de 500 dollars, et 400 heures de travaux d’intérêt général. Ce drame accroît considérablement la division entre les Coréens et les Afro-américains, tout en intensifiant la frustration de la communauté noire vis-à-vis du système de justice pénale -celle-ci se sentant plus persécutée que protégée par une police semblant ne pas mettre sur le même plan la vie de tous les citoyens.

Rien d’étonnant alors à ce que la révolte explose dans les rues de Los Angeles (et dans une moindre mesure dans d’autres grandes villes des États-Unis) lorsque l’acquittement des bourreaux de Rodney King met en lumière des années d’inégalités économique et raciale. L’injustice flagrante dont fait preuve le système judiciaire américain met le feu aux poudres accumulées dans la souffrance, et porte sur le devant de la scène internationale l’attitude incontestablement immorale des forces de l’ordre face aux disparités sociales et ethniques.

Jody David Armour, professeur de loi et de justice criminelle à l’Université de Californie du Sud, se rappelle : « Quand le verdict a été rendu, tout le monde était stupéfait, d’un bout de la côte à l’autre. Ma mâchoire s’est décrochée. Il y avait une preuve visuelle de ce qui c’était passé. C’était irréfutable. Et pourtant, le verdict nous a dit que l’on ne pouvait croire nos yeux trompeurs. […] Que c’était en réalité ‘la démonstration appropriée d’un contrôle de police’ envers un automobiliste noir. »

A Los Angeles, le chaos règne : des milliers de commerces et d’entreprises, dont près de 2300 tenus par des Coréens dans Koreatown, sont alors ravagés ; on compte des départs de feu par centaines, et l’on tabasse les gens pour leur couleur de peau. Des conducteurs de camions à la peau claire – Blancs ou Latinos – sont pris pour cibles, certains étant tirés de force hors de leur cabine pour être frappés. La police n’intervient pas immédiatement, la ville n’étant apparemment pas prête à gérer des émeutes d’une telle ampleur. L’auteur Joe Domanick, qui a écrit à propos de cet événement souligne dans une interview avec Grigsby Bates : « L’une des choses les plus incroyables à propos des émeutes de Los Angeles en 1992, c’est la réponse de la LAPD, qui a été de ne pas donner de réponse du tout. »

Dès le 1er mai, militaires puis Marines sont dépêchés sur place pour tenter d’endiguer la violence. Plus de cinquante personnes perdent cependant la vie – dont dix à cause de la police -, malgré un couvre-feu instauré par la ville de Los Angeles du crépuscule à l’aube dès le 30 avril jusqu’à la fin des révoltes – et en dépit de l’intervention de Rodney King lui-même qui, au troisième jour des émeutes se présente devant le palais de Justice de Beverly Hills en compagnie de son avocat pour exhorter la population à cesser la violence. « Les gens, je veux seulement dire, vous savez, pourrions-nous nous entendre ? Pourrions-nous nous entendre ? ».  Il n’est cependant pas exaucé, et face à la fureur qui déferle sur la ville, le tournage de Chute Libre est obligé de s’arrêter le 3 mai, l’équipe se réfugiant dans les studios Warner de Burbank pour pouvoir travailler. Le 4 mai, la production demande l’autorisation de reprendre le tournage à Pasadena, mais la situation est telle qu’elle est rejetée. En résulte un retard conséquent : le film sera finalement bouclé fin juin 1992.

Ce même soir du 4 mai néanmoins, les violences s’apaisent avec la fin du couvre-feu, bien que quelques résurgences apparaissent çà et là pendant la dizaine de jours qui suit. Le constat est éloquent : pendant les six jours de révolte, plus de 2000 personnes ont été blessées, et plus de 6000 arrestations réalisées dont 36% de Noirs, 51% de Latinos, et 10% de Blancs. On chiffre les dégâts matériels à près d’un milliard de dollars. Malheureusement, aussi légitimes que soient ces émeutes, elles ne font alors que renforcer les tensions raciales, la communauté afro-américaine étant de nouveau associée à la violence aux yeux d’une population blanche peu avertie.

South Los Angeles, le 30 avril 1992 © Reeds Saxon/AP/DAPD
Rodney King, le 1er mai 1992 © David Longstreath/AP
Rodney King, le 1er mai 1992 © David Longstreath/AP

D-FENS EN ZONE GRISE

La chute libre du titre, c’est donc celle de son protagoniste, William Foster alias D-FENS, représentant de manière tristement fidèle l’état de la société américaine du début des années 1990.La balance entre la vision de l’Amérique blanche portée par D-FENS, opposée à celle de l’Amérique multi-ethnique, met constamment le spectateur face à ses propres limites. Bien qu’il tienne des propos ostensiblement racistes, D-FENS n’est pas au départ présenté comme un antagoniste, un grand méchant ; c’est un monsieur tout-le-monde, celui que tout un chacun pourrait devenir dans un moment d’extrême agacement. Qui n’a pas été excédé un jour par des embouteillages si compacts que ses pieds le porteraient plus vite à destination ? Qui n’a pas vécu la frustration générée par l’absence de complaisance d’un commerçant pour qui l’humanité a moins de sens que l’argent, ou une publicité mensongère faisant miroiter une promesse plus qualitative que ce qui est obtenu en réalité (ici, le cheeseburger de la discorde) ? Bill Foster est avant tout la victime clairvoyante d’un système qui le dépasse. Grâce à ce personnage, le film porte un véritable discours sur les dérives du capitalisme et la recherche du profit à tout prix. Ainsi, quand D-FENS s’en prend aux ouvriers du chantier à l’origine des embouteillages, c’est parce qu’il se révolte contre ces travaux abracadabrants mis en place dans l’unique but de justifier l’augmentation des budgets de voirie et les demandes de financement. Tout aussi valable est sa colère envers de riches joueurs de golf, à qui l’on réserve d’immenses espaces qui pourraient plutôt être mis à disposition de la population pour améliorer sa qualité de vie…

L’image la plus frappante de Chute Libre, cependant, c’est peut-être celle de cet homme noir (portant, détail non négligeable, les mêmes habits que Foster), qui harangue les passants devant une banque, en brandissant un panneau affichant « économiquement non viable ». C’est sous ce prétexte qu’on lui aurait refusé un modeste prêt, alors qu’il était client de cette banque depuis sept ans. Alors qu’il ne fait qu’exprimer l’iniquité de sa condition sans la moindre agressivité, il est arrêté par la police sous les yeux de D-FENS, et prononce alors une phrase qui résonne particulièrement fort dans le contexte de production du film : « C’est ce qu’il se passe si vous n’êtes pas économiquement viable ! » Puis, s’adressant à Foster il ajoute : « Ne m’oublie pas », le chargeant en quelque sorte d’une riposte nécessaire. Pourtant, il ne s’agit pas ici d’un film de revanche. Il n’y a jamais réellement d’effet cathartique ni de jubilation face à la rébellion de Foster, car sa réponse aux affronts, tous injustes qu’ils soient, est démesurément brutale, et pousse progressivement au dégoût.

C’est bien l’ambivalence de son personnage principal qui crée la tension de Chute Libre, en en alimentant l’aspect dérangeant. Si Joel Schumacher place constamment le spectateur dans la perspective de D-FENS, lui présentant l’enchaînement des situations qui motivent ses actions – et justifiant ainsi son comportement antisocial -, il dévoile également suffisamment d’informations (à travers les personnages de Prendergast et de son acolyte notamment), pour lui permettre de conserver une distance essentielle et souligner l’aspect éminemment problématique du comportement de Foster. En effet, celui que l’on pourrait prendre pour le héros qui se soulève face aux manquements de la société se révèle au fur et à mesure un être instable, ayant eu auparavant un comportement violent et répréhensible. Il est dévoilé en cours de film que ce père de famille dévoué cherchant par tous les moyens à « rentrer chez lui » pour l’anniversaire de sa fille, à retrouver ce dernier bastion garant de sa tranquillité d’esprit, a partiellement (?) sombré dans la folie, puisque ce foyer n’existe en fait plus que dans son souvenir. Il s’avère que son ex-femme a obtenu une injonction d’éloignement à son encontre, et s’il n’est jamais réellement précisé la nature de ce que Foster lui a fait endurer, on devine que cela aurait aisément pu se terminer en féminicide…

A travers D-FENS, le spectateur est donc constamment pris entre deux feux : alors qu’une demi-heure auparavant il insultait le gérant coréen d’une supérette- : « Vous venez dans mon pays, prenez mon argent, et vous n’avez même pas la grâce de parler ma langue ?! », et lynchait un groupe de petits délinquants hispaniques tentant de lui rafler sa mallette en leur lançant : « Je ne voudrais pas trouver des gens comme vous dans mon arrière-cour non plus »,  le personnage interprété par Michael Douglas passe à tabac un armurier néo-nazi, exaspéré par son racisme éhonté et son extrême homophobie (dès lors qu’elle le prend pour cible, cependant…).

C’est que le personnage de D-FENS, dont le surnom synthétise à la fois l’histoire de Foster, qui a perdu son emploi dans le secteur de la Défense pour des raisons économiques et sa frénésie « justicière », tout stupéfait et révolté qu’il est face à son évidente médiocrité, pourrait avant tout représenter l’Homme blanc qui, se voyant perdre ses privilèges, s’en remet à la violence pour tenter de survivre. Il D-FEND, oui, mais un monde qui n’est peut-être que voué à périr. 

Tous droits réservés
Tous droits réservés
Warner Bros.

S’ADAPTER OU MOURIR

Dans une interview précédent la sortie de Chute Libre, Ebbe Roe Smith donne son interprétation du sujet de l’intrigue : « Pour moi, bien que le film traite de problèmes urbains compliqués, il ne porte en réalité que sur un chose très simple : le personnage principal représente l’ancien pouvoir structurel des États-Unis, devenu désormais obsolète, et perdu à jamais. Pour les deux parties, il s’agit de s’adapter ou mourir… ». La mort, c’est en effet ce qui attend Bill Foster, terrassé par un Prendergast pourtant réticent à lui porter le coup fatal. Dans ce dernier face à face, Foster lui-même, persuadé de la légitimité de ses actes, semble surpris d’être considéré comme le criminel, et exprime ouvertement toute l’ambiguïté de son personnage. « Je suis le méchant ? Quand est-ce arrivé ? J’ai fait tout ce qu’on m’a demandé de faire !».  Acculé par Foster qui fait mine de dégainer une arme pour le tuer, Prendergast se transforme en assassin malgré lui, puisqu’il découvre après avoir tiré que son opposant ne possédait en fait qu’une arme factice. Roe Smith et Schumacher opèrent à travers ce pied de nez un retour express à la zone grise : cette absence de manichéisme qui fait toute la force du film.

Chute Libre se présente donc comme un diagnostic sombre et cinglant d’une société américaine plus que jamais divisée par les problèmes économiques et raciaux. Le film l’évoque d’ailleurs de manière si réaliste que lors de sa sortie en février 1993, la communauté sud-coréenne s’insurge du traitement qu’on lui réserve, la Corée du Sud lui interdisant de passer sa frontière. Illustrant de manière pertinente les méandres qui peuvent pousser à une radicalisation encouragée par un sentiment de légitimité bien fondée, Chute Libre nous met face à des difficultés qui continuent d’exister et de créer la tourmente aujourd’hui encore. En effet, malgré un véritable changement opéré dans la police américaine après l’affaire Rodney King (on équipe presque systématiquement les agents de caméras, et la mixité est accrue dans les effectifs – on passe de 60% de blancs en 1992 à seulement 30% dans un souci d’équité), le propos du film et le contexte dans lequel il a été produit, font ainsi étrangement écho, avec vingt ans d’avance, au mouvement politique Black Lives Matter. Lancé en 2013 en réaction à la mort d’un adolescent noir, Trayvon Martin, tué par un policier acquitté – une fois encore ! – par la justice, régulièrement alimenté par des exactions du même acabit, le mouvement prend une ampleur internationale qui culmine avec la mort de George Floyd en 2020. Chute Libre cristallise donc à travers les errances du personnage de Bill Foster de nombreux problèmes majeurs de la société contemporaine (racisme, disparité économique, violence domestique, homophobie…). Malheureusement, si le film plaide pour un nécessaire besoin de changement dans la société, le personnage de D-FENS demeure régulièrement pris comme exemple dans les rangs des suprémacistes blancs et des MRA (les Men Rights Activism, des hommes typiquement blancs, célibataires, misogynes et chauvins qui se battent pour le droit « des hommes »)…

Chute Libre, n’en reste pas moins un film coup de poing, au discours lucide et essentiel sur un moment significatif dans l’histoire des « relations raciales » aux États-Unis. Il y fait désormais office de marqueur culturel, et sa renommée à l’international n’est plus à faire. Ainsi, plusieurs groupes de musique lui ont rendu hommage au fil des années, tel Iron Maiden chez les britanniques, dont la chanson Man on the Edge (1995) reprend l’histoire de Bill Foster. En France, c’est Disiz La Peste qui réinterprète le film avec J’pète les plombs (2000), une chanson aussi fleurie que son clip. Mais le pastiche qui offre une vraie respiration après la saisissante vision de Chute Libre, c’est le clip de Walk (2011), des Foo Fighters. Alors n’hésitez pas à faire comme D-FENS, et à marcher en musique en compagnie de Dave Grohl. La réalité attendra quelques minutes, vous avez bien mérité une note de légèreté !

Copyright illustration : Rhys Wootton.